DEBOURRAGE



  1. Débourrage
  2. Travail en longe
  3. Premières leçons
  4. Premières leçons à l'obstacle


I/ DEBOURRAGE

C'est la mise en condition progressive du poulain sur le plan physique et moral.

Les buts sont :

- de le familiariser avec son nouveau mode de vie ;
- obtenir l'obéissance aux aides élémentaires et former son caractère et son physique.

Dès l'âge de 3 ans, le cheval est prêt à être débourré. Le travail est le facteur le plus important du débourrage. Si le jeune cheval ne travaille pas assez, il devient trop gros et trop bondissant. Le travail devra être long et lent à l'extérieur (1h30 au moins) et court au manège (0h30).

L'éducation du poulain peut commencer dès sa naissance avec la présence du soigneur. Le poulain va prendre l'habitude de le voir et tout doucement ne plus avoir peur de lui. Cette répétition le rendra doux et confiant.

Vers 6 mois ou un peu avant, il faut l'habituer au licol. Ensuite, le poulain devra apprendre à suivre l'homme. Au début, on le tiendra en longe avec sa mère et progressivement, on l'éloignera pour le promener seul.

Ne pas oublier de parer les pieds, le poulain devra être bien nourri.

II/ TRAVAIL EN LONGE DU JEUNE CHEVAL

La longe permet de le faire travailler aux allures vives sans fatigue. On utilise un caveçon souple avec une muserolle bien rembourrée, sans oublier la chambrière (4,50 m).

Dans le travail à la longe, on recherchera une progression calme sur un cercle aux deux mains et à l'allure demandée ; un arrêt sur le cercle, à la voix ; l'immobilité et l'attente de l'ordre.

III/ PREMIERES LECONS

La première étape est la mise en confiance du cheval avec le matériel (selle, sangle). La selle sera mise, au début, sans étriers ni étrivières ; la sangle sera très peu serrée puis resserrée progressivement pendant le travail. Quand le cheval est habitué à la selle, on y ajoute les étriers en les laissant pendre de chaque côté.

Montoir au manège : Le poulain sellé, doit être détendu aux trois allures. Le dresseur aide le jeune cavalier en lui tenant la jambe, à se hisser sur le garrot en position de sac à patate (allongé sur le garrot). Faire marcher le cheval en le tenant à la longe. L'arrêter, marcher et éventuellement quelques foulées de trot. Faire descendre le cavalier et le remonter jusqu'à l'obtention du calme absolu chez le cheval. Alors seulement, le cavalier pourra se mettre à califourchon (en douceur et sans retomber lourdement sur le dos). Le rôle du cavalier est de se maintenir sur le dos du cheval et de se faire oublier en ne serrant pas le bas des jambes. Le cheval monté ainsi dans le calme et la confiance sera lâché en liberté dans le manège en fin de travail.

Premières leçons montées : Avant de le monter, détendre le cheval à la longe au pas et au trot (n'oubliez pas les ordres doivent être compris), 10 mn maxi. Le rentrer au box et l'harnacher.

Attachez la longe au caveçon et faire monter le cavalier. Le mener sur la piste à la longe. Ensuite, le cheval devra rester arrêté et le dresseur s'éloigné.

Pour le faire avancer, donner l'ordre à la voix en serrant les mollets. Si besoin est, le longeur encourage le mouvement en avant. Dès que le cheval se porte en avant, le caresser.

Pour l'arrêter, incliner le buste en arrière en lui donnant l'ordre à la voix et en serrant les doigts sur les rênes. Le longeur se déplace vers l'avant-main pour souligner l'ordre. Dès que le cheval s'arrête, rendez les rênes et félicitez-le. Recommencez plusieurs fois.

Pour diriger, écartez la main droite pour tourner à droite, en rendant franchement la rêne gauche. Ne pas oublier de le porter en avant afin qu'il ne s'arrête pas. LA SÉANCE NE DEVRA PAS DÉPASSER 20 MN.

Pour la deuxième séance, réviser les connaissances acquises et commencez quelques départs au trot et quelques transitions du trot au pas.

A la fin du débourrage, le cheval doit être :

- en parfaite santé,
- allant à la longe aux deux mains et calme en liberté,
- calme et immobile au montoir et pied-à-terre,
- dans l'impulsion et obéissant aux deux jambes,
- régulier et sage aux trois allures : au manège, à l'extérieur et en terrain varié,
- obéissant à la rêne d'ouverture et à la rêne d'appui.

IV/ PREMIERES LECONS A L'OBSTACLE

On peut commencer à sauter monté dès que le cheval est débourré (pas avant l'âge de 3 ans), c'est à dire qu'il sait aller aux trois allures, tourner sur un cercle de 20 m et qu'il obéit aux aides simples.

La première séance se fera uniquement sur une barre par terre, sans chandelier. Il doit la franchir d'abord au pas, au trot puis au galop, calmement, les rênes longues, sans sauter ni s'affoler. Le lendemain ou le surlendemain, on révise la première séance en passant sur une barre aux trois allures au cours de la détente. On peut mettre ensuite un petit obstacle, un petit droit, à 20 ou 30 cm, avec une barre d'appel (la distance entre la barre et l'obstacle sera égale à la hauteur de l'obstacle pour que le cheval apprenne à s'éloigner des droits), on peut l'encadrer. Après quelques passages au trot, quand le cheval est calme et a compris l'exercice, on peut terminer par une dizaine de sauts au galop. Si tout se passe bien, on peut monter la barre jusqu'à 70 ou 80 cm. L'objectif à atteindre est la réalisation d'un parcours de barres à terre pour la fin de l'année.

On peut reprendre l'obstacle une semaine plus tard. En commençant par un petit droit de 30 ou 40 cm, toujours avec une barre d'appel. Quand le cheval saute bien, dans le calme, on peut passer au trot un tout petit oxer montant (30 ou 40 cm) avec une barre d'appel presque en dessous pour apprendre au cheval de se rapprocher. On peut finir la séance en montant progressivement les barres jusqu'à 70 ou  80 cm, sans trop élargir (pas plus de 70 cm de large). Petit à petit, le poulain devrait prendre de l'endurance et être moins éprouvé par les séances d'obstacles.

Le travail sur un vertical puis un oxer isolés doit être repris jusqu'à ce que le cheval ait vraiment bien compris et saute dans le calme, les rênes longues, sans faire de sauts de peur, ni chercher à dérober ou s'arrêter. Ensuite, on peut mettre des croisillons à la place des verticaux et au premier plan de l'oxer.

L'étape suivante consiste à enchaîner plusieurs sauts de suite sur un vertical et un oxer. Le cheval est alors prêt à effectuer un petit parcours d'environ 6 obstacles de 80 cm à 1 m maximum. Une fois ce travail bien compris, on peut commencer à introduire des soubassements (muret, haie, petite barrière...) assez petits pour être franchis au trot. On les saute un par un pendant la détente, avant de les intégrer au parcours.

Les combinaisons sont à proscrire tant que le cheval n'est pas bien souple et réceptif sur le plat.