DRESSAGE

  1. La cadence et la rectitude
  2. Les figures de manège
  3. Les assouplissements
  4. Cheval juste
  5. La mise sur la main
  6. L'épaule en dedans et la contre-épaule en dedans
  7. Croupe au mur et hanches en dedans
  8. Cession à la jambe
  9. Reculer
  10. Galop à faux
  11. Appuyer
  12. Changement de pied
  13. Pirouette
  14. Ramener et Rassembler
  15. Passage et Piaffer



I/ CADENCE ET RECTITUDE

Cadence : c'est la fréquence du poser d'un membre. En dressage, elle doit être la plus stable possible quelles que soient les variations de l'allure.

Rectitude : c'est la qualité qui conduit le cheval à suivre une trajectoire identique des épaules aux hanches ; le cheval est dit DROIT lorsque le tracé de ses postérieurs recoupe le tracé de ses antérieurs. Le cheval doit être droit sur sa ligne et aussi droit sur son cercle, si la trajectoire demeure régulière.

II/ LES FIGURES DE MANEGE

Dans un manège ou une carrière, on distingue deux pistes :
- piste extérieure (le long du mur)
- piste intérieure (3 m vers le centre du manège)

Il existe différentes figures de manège pour pouvoir se déplacer d'un point à un autre ou pour changer de main :

* diagonale : avec changement de main
* contre-changement de main : sans changement de main
* doubler : avec et sans changement de main, doubler dans la largeur et la longueur
* serpentine : avec ou sans changement de main, serpentine à 2, 3 ou 4 boucles
* volte : sans changement de main (3 et 5 m)
* 1/2 volte et 1/2 volte renversée : avec changement de main (oblique à 45°)
* 8 de chiffre : sans changement de main
Les différentes figures de manège
III/ LES ASSOUPLISSEMENTS

DEFINITION :
Ce sont des exercices permettant d'assouplir le cheval pendant la détente. Ils peuvent être exécutés durant une séance entière en tant que travail à part entière.

BUT :
Ils ont pour but de rendre la tête légère sur l'encolure, d'habituer cette dernière à se détendre droit devant elle pour favoriser la locomotion. Les assouplissements s'adressent à la ligne du dessus et sont soit latéraux, soit longitudinaux.

PROCEDES D'EXECUTION :
Assouplissements dans le sens longitudinal : (allongements, ralentissements des allures, arrêt, reculer) Ils favorisent les flexions et les extensions de la colonne vertébrale, car ils accentuent l'engagement de l'arrière-main et améliorent la mobilité des hanches et des autres articulations. La flexibilité de l'ensemble ostéo-articulaire permet l'engagement des jarrets sous la masse du cheval et l'allongement des foulées.

Assouplissements dans le sens latéral : (flexion latérale de l'encolure, travail en cercle et sur les lignes brisées, travail sur deux pistes) Ils font travailler le rein et permettent un meilleur contrôle de l'arrière-main lors des changements de direction. Ces assouplissements doivent également accroître la souplesse de la colonne vertébrale et, par suite d'un travail asymétrique des muscles, améliorer la souplesse des épaules et de l'encolure.

Extension d'encolure : Le cheval s'étend au maximum vers le bas et vers l'avant. Il permet au cheval de donner à tout son bout de devant la longueur et le degré d'allongement réclamé par un développement de vitesse ou correspondant à un relâchement autorisé par le cavalier, dans l'attitude d'ensemble. Il est surtout demandé sur des chevaux au dos rigide et court pour les étirer au maximum dans leur ligne du dessus.

Descente d'encolure : Cet assouplissement consiste à l'extension et flexion de l'encolure à demander sur le plan médian et sur le plan latéral. Ces deux mouvements (extension et flexion) ont pour but de donner du liant à l'encolure, de l'habituer à se détendre pour favoriser la locomotion et à revenir sur elle-même pour ralentir, arrêter ou grandir les mouvements du cheval. Elle permet de déplier son cheval.

IV/ LE CHEVAL JUSTE

DEFINITION :
Dit également cheval tendu ou placé. Un cheval est dit placé et sur la main quand son encolure est soutenue et arrondie. Le cheval tend ses deux rênes de façon constante et il a cédé dans sa nuque et dans sa bouche. La main se contente d'utiliser l'impulsion fournie par les hanches se manifestant par la poussée des postérieurs, transmise par un dos souple et tendu et par une encolure soutenue sans raideur, l'impulsion aboutit à la main qui la canalise et la dirige sans jamais la contrarier.

La tension : La tension est le résultat d'une bonne transmission fournie par l'arrière-main vers l'avant-main, c'est la volonté du cheval de se porter en avant.

BUT :
Rendre le cheval plus maniable en reportant le poids sur l'arrière-main et de permettre l'engagement des postérieurs.

UTILITE :
Le cheval en avant, tendu et en équilibre, associé au calme, à la régularité, l'ensemble débouchent sur la cadence, rythme harmonieux sur lequel le cheval rebondit.

COMMENT :
Un cheval juste fonctionne d'arrière en avant. Les postérieurs s'engagent en venant sous la masse et propulsent le cheval vers l'avant grâce à leur détente. La tension du dessus se matérialise par le contact que le cheval donne à la main du cavalier. A tout moment, les hanches doivent pousser les épaules vers l'avant, le dos fonctionne dans l'harmonie musculaire.
cheval tendu
PROCEDE D'EXECUTION :
Sur un trot actif, il faut accorder ses aides en associant l'action des mains qui va résister pour faire sentir le mors, avec celle des jambes qui vont agir par des légères pressions, sur un rein soutenu. C'est la main qui va recevoir l'impulsion créée par les jambes, la main doit rester moelleuse avec un contact le plus agréable possible pour le cheval.

Les cercles, 1/2 voltes... sont des exercices qui permettent d'amener le cheval à se tendre et à se mettre en équilibre. Sur un cercle, le cheval doit être posé de manière égale sur les deux rênes, sans peser sur la main ni la lâcher. L'action des jambes est primordial pour tourner.

Pour vérifier que le cheval est tendu, rien de tel que l'arrêt. Pendant son arrêt, le cheval doit rester devant soi et tendu. L'arrêt se fait avec les jambes et se prépare plusieurs foulées à l'avance.

Les transitions montantes ont pour objectif d'obliger le cheval à mobiliser ses hanches et à se pousser. Elles doivent être moelleuses et sans heurts. Le cheval doit rester sur la main sans changer de rythme et sans se précipiter.

Les transitions descendantes servent à rééquilibrer le cheval. Pour ralentir correctement et garder le cheval en équilibre et tendu, le cavalier devra déplacer les épaules de son cheval vers l'extérieur dans les courbes. Dès qu'il a ralenti, on le remet droit en replaçant les épaules devant les hanches.

V/ LA MISE SUR LA MAIN

DEFINITION :
Un cheval sur la main est un cheval qui tend également ses rênes d'une façon constante vers l'avant et légèrement vers le bas, sans résistance de la bouche ni de la nuque.

BUT :
Une mise sur la main correcte garantit un cheval qui travaille dans le bon sens et est en plus joli à regarder.

CAVALIER/CHEVAL :
L'interdépendance des aides doit être assimilée. Le cheval doit être en avant, attentif aux actions de jambes et y répondre.

COMMENT :
Elle est caractérisée par la fixité de la tête, sur une encolure soutenue sans raideur, dans une attitude aisée selon la conformation du cheval et son degré de dressage, le sommet de la nuque en étant toujours le point le plus haut. La tête est fléchie à la nuque, le chanfrein légèrement en avant de la verticale, la bouche en contact franc, moelleux et permanent avec la main du cavalier. Ce contact, plus ou moins accusé suivant le degré d'avancement du dressage, doit s'accompagner de la décontraction de la bouche. Cette cession de la bouche, lorsqu'elle se produit, ne doit entraîner aucun mouvement de la tête. Le contact doit toujours être une conséquence de l'impulsion du cheval et non d'une action de la main du cavalier : c'est en réalité sous l'effet de l'impulsion que les muscles du dos et du dessus de l'encolure se tendent, que l'encolure s'élève et s'arrondit, et que la nuque s'avance de plus en plus au-dessus de la bouche.

Le cheval doit avoir sa ligne du dessus tendue, ce qui implique une bonne impulsion. Il cède dans sa bouche et son encolure, de façon à ce que sa nuque soit le point le plus haut (chanfrein vertical).

PROCEDE D'EXECUTION :
Commencez par des cercles en cherchant à obtenir l'engagement du postérieur intérieur en plaçant les aides d'incurvation en fermant les jambes : on doit sentir que le cheval pousse sa masse "par-dessus les oreilles". N'hésitez pas à céder dans vos doigts, de façon à ce que le cheval apprenne progressivement à allonger son encolure vers le bas. Varier le diamètre des cercles. Le travail sur les lignes droites doit être fait après que ce travail sur les courbes soit assimilé.

Le cheval tend sa ligne du dessus tout en restant dans le mouvement en avant. Sur des lignes droites, faire des allongements, ralentissements ou transitions en maintenant l'impulsion. L'engagement des postérieurs reste l'élément primordial de l'histoire en ayant un contact léger avec la bouche.

Travaillez essentiellement au pas et au trot. Le travail en extérieur est aussi très utile :
- les montées favorisent la flexion des postérieurs et l'affermissement du rein.
- les descentes obligent le cheval à se rééquilibrer par un transfert de poids sur l'arrière-main.

Quand le cheval a acquis ce travail, il doit céder dans son encolure et dans sa nuque et se déployer vers le bas sans s'appuyer sur la main. Au cours de cet exercice, essayez d'obtenir que le cheval ralentisse en augmentant l'amplitude de ses foulées. Il y aura une augmentation de temps de soutien et tension de la ligne du dessus. Si, à ce moment, on accentue l'impulsion sans permettre l'accroissement de la vitesse : le cheval va augmenter son engagement des postérieurs, vousser son dos et soutenir son avant-main. Il se met en place dans son dos et dans sa nuque et donc, vient sur la main. Il suffit de maintenir l'allure et la position en intervenant avec les aides.
comment tendre son cheval !
Vous imaginez que vous êtes sur un tube de dentifrice : vous devez serrer vos jambes (impulsion) tout en retenant le bouchon du tube (action des mains): cela vous donne en image le résultat de la mise sur la main. Cela peut paraître un peu compliqué à la première lecture et surtout pour quelqu'un de profane, mais quand vous aurez appris vous-même avec l'aide de votre moniteur, cela deviendra plus clair.

VI/ L'EPAULE EN DEDANS ET LA CONTRE EPAULE EN DEDANS

DEFINITION :
C'est un déplacement latéral dans lequel le cheval est plié autour de la jambe intérieure. Incurvé dans le sens contraire de la marche, il conserve ses hanches sur la piste et maintient ses épaules sur une piste intérieure. Le cavalier maintient les épaules du cheval sur une piste intérieure à celle suivie par les hanches. Il existe trois types d'épaule en dedans :
- l'épaule en dedans
- l'épaule en dedans trois pistes
- l'épaule en dedans quatre pistes

BUT :
Elle donne au cheval une bonne souplesse des épaules, elle rend plus souple les hanches et favorise l'obéissance à la jambe, ce qui permet un bon engagement de l'arrière-main ainsi que le liant de la colonne vertébrale.

UTILITE :
Elle améliore la décontraction, la soumission et l'équilibre du cheval. Elle permet de redresser un cheval qui a tendance à s'appuyer sur le mors et de renvoyer une partie du poids sur l'arrière-main. Elle permet d'améliorer l'incurvation, l'engagement des postérieurs, la liberté des épaules, la souplesse générale et de préparer aux appuyers et aux pirouettes.

COMMENT :
Dans l'exécution d'un mouvement, l'inclinaison de l'axe du cheval par rapport à la direction de sa progression doit être au maximum de 30 ° : le postérieur interne doit marcher, au minimum, sur la piste de l'antérieur externe.
épaule en dedans
PROCEDE D'EXECUTION :
La bonne exécution de l'épaule en dedans exige que le cheval soit d'abord incurvé de la tête à la queue. Au début, on demande l'épaule en dedans à la sortie d'une volte ou d'un cercle sur laquelle le cheval est bien incurvé. L'avant-main du cheval quitte la piste selon une inclinaison de 30 ° alors que les postérieurs s'y trouvent encore.

Cercle à droite : La main gauche cède puis limite l'incurvation de l'encolure (rêne régulatrice), le déplacement des épaules est régularisé par la rêne gauche ; la jambe droite à la sangle (pour incurver et pousser le corps) ; les épaules et le regard du cavalier dirigés dans le sens du déplacement en agissant par actions discontinues ; la jambe gauche est coulée en arrière de la sangle.

Au moment de regagner la piste, on conserve l'incurvation acquise à droite mais en poussant le cheval (avec la jambe droite et la main droite), en déplaçant la cheval sur la ligne droite. La jambe extérieure, à peine reculée, a un rôle de régulateur des hanches : elle oblige le cheval à rester incurvé, rattrape les hanches qui dérapent et surveille l'attitude du cheval. La jambe intérieure est la jambe d'impulsion et de déplacement. Elle reste sous la hanche du cavalier.
comment exécuter une épaule en dedans !
Contre-épaule en dedans :

DEFINITION :
C'est un exercice identique à l'épaule en dedans, le cheval est fléchi vers l'extérieur au lieu de l'être vers l'intérieur. La tête et les épaules sont tournées vers le mur. C'est au passage des coins que réside la différence, les épaules pivotent autour des hanches dans la contre-épaule en dedans, ce sont les hanches qui tournent autour des épaules. La contre-épaule en dedans à main gauche correspond à l'épaule en dedans à droite.
contre épaule en dedans
BUT :
Cet exercice va gymnastiquer pleinement les tendons et les muscles du cheval.

PROCEDE D'EXECUTION :
Cet exercice est plus facile à exécuter pour le cavalier débutant car il peut s'aider du pare-bottes. En haut du grand côté d'une 1/2 volte, on conserve le cheval à 35-40 ° par rapport au mur en l'incurvant harmonieusement de la tête à la queue, avec les mêmes aides que celles de l'épaule en dedans. Dans le passage des coins, la jambe extérieure au pli va ralentir et fixer les hanches pour laisser aux épaules le temps d'exécuter ce 1/4 de rotation autour d'elles. Coupez largement le coin, écartez la main intérieure à gauche du garrot, c'est elle qui donne le pli ; la jambe intérieure à l asangle, elle incurve le cheval et maintient les hanches sur la piste intérieure ; la rêne extérieure tendue pour garder les épaules vers le pare-bottes et limite le pli de l'encolure ; la jambe extérieure un peu en arrière de la sangle pour éviter les hanches de déraper à l'intérieur ; le poids du corps vers l'extérieur.

VII/ HANCHES EN DEDANS ET CROUPE AU MUR

Hanches en dedans :

BUT :
La hanche en dedans assouplit et gymnastique le cheval. Elle sert plus particulièrement à préparer le cheval pour les appuyers.

COMMENT :
En tournant les hanches en dedans, on va créer un engagement de la hanche extérieure devant la hanche intérieure par croisement du membre extérieur devant le membre intérieur. Le corps du cheval est orienté obliquement d'environ 35° par rapport au pare-botte (le long du mur), mais les épaules restent parallèles au mur.
hanches en dedans
PROCEDE D'EXECUTION :
Les aides sont les mêmes que pour tous les appuyers. Au début du grand côté, on exécutera une volte de 6 m puis, sans redresser le cheval, on engage la tête et les épaules bien parallèle au mur, tout en maintenant les hanches sur une piste intérieure.

Croupe au mur :

DEFINITION :
La tête et l'encolure du cheval regardent dans la direction du mouvement. Il s'apparente à l'appuyer.

COMMENT :
L'épaule en dedans et la croupe au mur doivent être inséparables. Il faut l'aborder à partir de l'épaule en dedans. C'est un appuyer sur l'arrière-main sur la piste, une incurvation de l'ensemble du cheval avec le côté concave dans le sens du mouvement, la tête et les épaules presque parallèle au mur.

De gauche à droite, le postérieur gauche doit marcher sur la trace de l'antérieur droit et inversement.
croupe au mur
UTILITE :
Le mur tient les hanches du cheval et représente un guide. Plus tard, dans l'appuyer sur la diagonale, le cheval et le cavalier vont se trouver loin des parois.

PROCEDE D'EXECUTION :
En arrivant dans le coin, en bout de piste, en épaule en dedans droite, on tourne le cheval et l'arrête. La rêne intérieure indique le pli, la rêne extérieure le limite et retient les épaules, la jambe intérieure à la sangle, la jambe extérieure légèrement reculée pour tenir les hanches dans le sens du mouvement. Une légère torsion du bassin dans la direction du mouvement le facilite considérablement. Au bout du grand côté, il faut passer les deux coins en croupe au mur.

VIII/ CESSION A LA JAMBE

DEFINITION :
Exercice fondamental du travail sur deux pistes. Le cheval cédant à l'action d'une jambe isolée Jambe isolée, il marche de côté en étant DROIT. Il a un léger pli à la nuque, dans la direction contraire au sens de la marche.

La cession à la jambe est un mouvement dans lequel le cheval se déplace latéralement tout en restant droit de la nuque à la queue.

BUT :
Elle agit sur l'ensemble du cheval. Elle amène l'aisance du travail aux deux pistes dans l'impulsion, la rectitude, la régularité des allures.

UTILITE :
C'est un préambule à l'appuyer, la cession à la jambe est déterminante pour assouplir et contrôler les épaules et les hanches du cheval.

COMMENT :
La cession à la jambe consiste à faire croiser les épaules et les hanches du cheval tout en conservant l'impulsion. Le cheval conserve son rachis (colonne vertébrale !) rectiligne, se déplace sur le côté et les membres se chevauchent. Si le postérieur droit croise le postérieur gauche, il doit le faire en avant de la trace du postérieur gauche. De même pour les antérieurs.
cession à la jambe
PROCEDE D'EXECUTION :
On peut démarrer le mouvement par une demi-volte, le cheval doit être correctement incurvé autour de la jambe intérieure (droite). Sur la diagonale, on le redresse en conservant son bout du nez (à droite), la main intérieure (droite) en rêne d'appui et la jambe intérieure (droite) isolée, de façon à lui faire croiser les épaules et les hanches. La main extérieure (gauche) contrôle les épaules pour les empêcher de fuir (rêne régulatrice). La jambe extérieure (gauche) contrôle l'impulsion tandis que la droite avance légèrement et pousse dans la direction où l'on va pour obliger le cheval à croiser ses membres. Le cheval regarde encore dans la direction d'où il vient (à droite) mais il est redressé.
comment exécuter une cession à la jambe !
CHEVAL :
Le rachis doit être droit et le cheval conserve un léger pli, opposé à la direction du mouvement.

IX/ LE RECULER

DEFINITION :
Le reculer est une allure rétrograde marchée par bipèdes diagonaux à temps égaux. Allures C'est un exercice peu naturel et techniquement difficile.

BUT :
Le reculer est un exercice particulièrement utile qui permet d'apprendre à fléchir les articulations postérieures. Il améliore l'équilibre des chevaux lourds sur la main et sur les épaules. Il les allège et assure la fléxibilité de leur arrière-main.

UTILITE :
Le reculer se révèle très utile pour travailler l'engagement des hanches du cheval. Avant de les travailler, il faut que le cheval sache s'arrêter droit.

Il est très difficile à exécuter correctement, le reculer doit être lent, avec des foulées amples, égales et bien marquées.

COMMENT :
Chaque bipède doit se poser l'un après l'autre. Ce déplacement s'effectue de manière franche et calme. Les membres doivent se soulever et ne pas trainer au sol. L'encolure doit être soutenue et arrondie, ce qui suppose que le cheval soit tendu. Les articulations postérieures se fléchissent et le rein se vousse. Le mouvement doit être exécuté dans la rectitude et sans que les postérieurs ne s'écartent. Un reculer est, en général, de trois à cinq pas.

PROCEDE D'EXECUTION :
Au pas, calme et régulier, le long du mur du manège, de façon à ce que les hanches soient déjà canalisées d'un côté. Ralentir en se grandissant et en fermant les doigts sur les rênes de façon discontinue. Ne pas oublier d'entretenir l'impulsion avec les jambes, en veillant à doser l'intensité de l'action. Ralentir jusqu'à l'obtention de l'arrêt. Dès que le cheval est arrêté, agir avec les jambes simultanément. Les doigts vont se fermer sur les rênes (les mains résistent).

Si on sent un début de déplacement rétrograde, renvoyer tout de suite en avant en ouvrant les doigts. Dès que le cheval commence à reculer, il faut accompagner son initiative en ouvrant et en fermant les doigts de façon discontinue. Les jambes doivent accompagner le déplacement des postérieurs. Pour ce faire, agir alternativement au moment où les membres se soulèvent.

Le dos étant très sollicité dans le reculer, il faut aider le cheval à mieux s'en servir. En creusant légèrement le rein et en s'inclinant de façon imperceptible vers l'avant, le rein du cheval sera soulagé. Deux ou trois pas de reculer sont largement suffisants dans un premier temps.

Le mouvement en avant doit rester une obsession pour le cheval. Dès la fin de l'exercice, ouvrir les doigts et renvoyer vers l'avant avec les deux jambes. La réponse doit être immédiate. L'alternance va faire travailler le rein le rendant plus souple et plus fort, ainsi que les articulations postérieurs, dont le fléchissement progressif sera un atout supplémentaire pour le rassembler.

DEFAUT A EVITER :
Si le reculer est demandé sans préparation, le cheval se propulse en arrière à la faveur d'une série de petits pas précipités, en perdant la rectitude ; l'arrière-main se met en travers par rapport à l'avant-main. Les pas sont non seulement petits mais raccourcis, les sabots trainent sur le sol, le dos se creuse, la tête s'encapuchonne ou se renverse en arrière, le rein est écrasé, les jarrets se précipitent vers l'arrière.

X/ LE GALOP A FAUX

DEFINITION :
Appelé aussi contre-galop. Un cheval est au galop à faux losqu'il galope sur le pied opposé à la direction dans laquelle il tourne. (ex : galop sur le pied droit à piste à main gauche et inversement)

BUT :
Le travail à faux est un excellent exercice d'assouplissement et un bon moyen d'équilibrer le cheval et de le cadencer.

UTILITE :
Le travail à faux développe également l'amplitude du geste, de l'épaule extérieure sur lequel le cheval galope ayant plus de chemin à faire dans un tournant à faux que le galop à juste. Il permet un engagement plus important du postérieur interne. C'est aussi un exercice de soumission et d'amélioration de l'équilibre, qui vous permettra d'affermir le galop à juste.

COMMENT :
Le galop à faux peut être demandé dans la continuité d'un galop à juste, à la faveur d'une figure de manège entrainant un changement de main. Pour qu'il soit exécuté correctement, cet exercice ne doit pas perturber l'équilibre, la cadence ou l'amplitude. Pour les aides du galop à faux, c'est exactement le contraire des aides pour le galop à juste. Départ au galop

PROCEDE D'EXECUTION :
Commencez par travailler sur un contre changement de main très peu prononcé galop à faux sur un contre changement de main ; travailler les départs au galop sur l'un et l'autre pied, par aides diagonales en obtenant une allure régulière, ample et dont dans la période de projection est bien marquée ; préparer le premier galop à faux sur un petit côté en montant dans les coins afin de mieux canaliser le cheval. Au galop à faux, il faut conserver un léger pli de ce côté. Ensuite, on passera à la serpentine à trois boucles. Par la suite, on peut demander quelques foulées à la sortie d'une demi-volte. galop à faux sur une demi-volte renversée Puis viendra la travail sur le cercle de 20 m et sur les serpentines de plus de 3 boucles, c'est à ce stade que le cheval exécutera correctement le galop à faux.

XI/ LES APPUYERS

DEFINITION :
Il s'agit d'un déplacement latéral dans lequel le cheval, incurvé dans le sens de la marche, reste parallèle à lui-même, les épaules devant toujours être en avance sur les hanches. C'est une figure sur deux pistes. On ne commence le dressage à l'appuyer que lorsque le cheval sait réaliser correctement l'épaule en dedans et la hanche en dedans.

BUT :
L'appuyer fait partie des assouplissements latéraux de deux pistes, qui ont pour objectif d'augmenter la mobilité générale du cheval, d'assouplir son rein et les articulations supérieures des membres.

UTILITE :
Le cheval doit abaisser ses hanches en même temps et mobiliser son arrière-main à la fois latéralement et vers l'avant, ce qui l'oblige à engager. C'est une étape indispensable vers le rassembler.

COMMENT :
Les deux antérieurs dessinent une piste et les deux postérieurs une autre piste parallèle. Le cheval se déplace vers l'avant et vers le côté. L'appuyer s'exécute sur une diagonale de la carrière de dressage. Le cheval est incurvé dans la direction vers laquelle il se déplace. L'avant-main précède toujours les hanches, l'obliquité variant de 30 à 45°. Au pas et au trot, les membres se croisent. Les membres du dehors passent devant ceux du dedans. Au galop, le poser des membres étant dissymétrique, il n'y a pas de véritable croisement.
appuyer
PROCEDE D'EXECUTION :
Pour commencer l'appuyer, on pousse les hanches vers l'extérieur sur une demi-volte renversée. Le cheval apprend ainsi à déplacer son arrière-main tout en avançant.

Jambe isolée droite pour chasser les hanches, associée à une rêne droite de façon à agir vers la pointe de la hanche gauche. Une fois que le cheval exécute la demi-volte renversée correctement, on peut commencer l'appuyer. Les effets doivent être discontinus.

Essayer d'accompagner le déplacement de chaque postérieur dans le rythme : lorsque le postérieur droit s'apprête à se lever pour engager et croiser, la jambe isolée intervient pour l'aider et la rêne intérieure lui indique le sens du déplacement en marquant bien le pli. La rêne extérieure est régulatrice. Elle incite les épaules à se croiser sans pour autant géner l'incurvation.

Après le passage d'un coin, on redresse parfaitement le cheval de la nuque à l'insertion de la queue, en prenant tout son temps. En maintenant toujours les épaules du cheval devant les hanches, fléchir progressivement l'encolure, tout en calant sa monture avec la jambe intérieure à la sangle. Lorsque l'oreille extérieure du cheval est devant le genou intérieur du cavalier, la ligne reliant l'un et l'autre étant parallèle aux deux côtés entre lesquels on se déplace, on démarre l'appuyer. La rêne intérieure indique la direction et le pli. La rêne extérieure limite le pli et retient éventuellement les épaules dont la tendance est de se redresser. La jambe intérieure cale le cheval dans son pli et ajoute à l'impulsion et au redressement si le cheval "tombe" à l'intérieur. Le buste et les hanches du cavalier vont effectuer une légère rotation dans le sens du mouvement. L'angle par rapport à la piste est de 30°. Il doit être conservé constant tout au long de l'appuyer.

XII/ CHANGEMENT DE PIED

DEFINITION :
On parle de changement de pied quand le cheval passe directement du galop à gauche au galop à droite, et inversement, dans une même battue, par une inversion complète et instantanée dans le mécanisme des membres.

UTILITE :
Le changement de pied est un exercice très utile pour un meilleur équilibre du cheval.

COMMENT :
Le changement s'effectue durant le temps de projection, les membres bien détachés du sol et le corps en équilibre. On le demandera à partir du moment où ce dernier répond bien aux aides du départ au galop et lorsque le galop est équilibré. Il doit également savoir effectuer des transitions du pas au galop et maîtriser le galop à faux. Au cours du changement de pied, l'engagement des postérieurs reste constant afin que le cheval soit droit et dans l'impulsion.

PROCEDE D'EXECUTION :
Lorsque le cheval galope à droite, le cavalier va entamer une diagonale après avoir bien marqué le coin. On repasse au petit trot et on redemande un départ au galop sur l'autre pied. La transition durera au maximum 3 ou 4 foulées : c'est le changement de pied avec transition.

Une fois que le cheval aura parfaitement assimilé le changement de pied avec transition, on peut passer à la phase supérieure. Le cheval, au galop à droite sur le grand côté du manège, changera de main dans la diagonale (galop à droite). A l'approche du côté opposé du manège, dans le virage, on demande un changement de pied (droite à gauche) en retenant momentanément le cheval en ramenant la main gauche et il inversera ses aides. Cette action sera suivie d'une phase de projection au cours de laquelle le cheval change de pied : c'est le changement de pied sans transition.

Aides du départ au galop, pour un changement de pied, il suffit d'inverser les aides avec netteté, rapidité et précision.

XIII/ PIROUETTE ET DEMI-PIROUETTE

DEFINITION :
La pirouette est un tour exécuté autour des hanches par un cheval parfaitement rassemblé. Le postérieur intérieur (droit dans une pirouette à droite) se lève et se pose selon les temps de l'allure, mais se repose toujours dans la même empreinte.

La demi-pirouette est un demi-tour parfait sur les hanches, exécuté à l'allure à laquelle se trouve le cheval, sans modification de sa cadence ni altération du rassembler.
demi-pirouette
BUT :
Rechercher du rassembler.

UTILITE :
Augmenter la souplesse des épaules et la soumission des hanches, développer la force du rein par l'abaissement des hanches.

COMMENT :
La première étape vers la pirouette consiste à travailler le demi-tour autour des hanches. On aborde l'exercice par des demi voltes avec hanches en dedans sur un diamètre de plus en plus réduite. On aborde la pirouette à un stade avancé du dressage, cette figure se travaille avec un cheval rassemblé, cadencé et léger. Elle demande équilibre, adresse et force. Pour exécuter une pirouette légère et fluide, le cheval doit alléger complètement son avant-main et il doit disposer d'une force considérable de son arrière-main.

PROCEDE D'EXECUTION :
Le cheval arrive au galop sur la ligne du milieu, l'allure est rassemblée, son attitude relevée. Placer le cheval à droite sur un pli léger de l'encolure, il s'incurve autour de la jambe droite à la sangle. Rêne d'appui extérieure pousse les épaules vers la droite, tandis que la jambe extérieure est légèrement reculée pour bloquer tout déplacement des hanches vers l'extérieur. Une légère résistance des mains pour indiquer au cheval la nature du déplacement sur place. Vous devez regarder et porter votre poids vers l'intérieur, le poids du cheval est fortement reporté sur l'arrière-main. Conserver un contact moelleux avec la bouche, le déplacement latéral des épaules doit être souple et généreux, le postérieur intérieur reste à sa place (pivot).

XIV/ RAMENER ET RASSEMBLER

DEFINITION :
Rassembler : Diminution du polygone de sustentation (à noter comme nouveau mot de vocabulaire !!!!), c'est à dire que le cheval réduit la surface qu'il occupe au sol ; la foulée se raccourcit et s'élève, l'énergie se concentre au lieu de se diluer en allongeant le mouvement. Les postérieurs s'engagent encore davantage sous la masse, l'avant-main élève son geste.
exemple de rassembler
Ramener : Désigne l'attitude du cheval parvenu à un bon niveau de dressage, dans laquelle la base de l'encolure est relevée et s'arrondit, le chanfrein légèrement en avant de la verticale et la nuque reste le point le plus haut. Bouche en contact franc, moelleux et permanent avec la main du cavalier. Un cheval au ramener est un cheval rassemblé ou qui commence à se rassembler.

BUT :
En gros, on peut dire que c'est l'une des conclusions du dressage à son plus haut niveau.

UTILITE :
Rassembler : Caractérisé par la flexibilité des hanches entrainant l'engagement des jarrets sous la masse.

Ramener : Il met la tête dans la position la plus favorable pour accepter l'action du mors, il favorise la tension de la ligne du dessus et l'engagement des postérieurs. Il doit être réalisé par la poussée du corps du cheval vers sa tête.

COMMENT :
Rassembler : Le geste est soutenu, car l'allure se ralentit sans perdre de son énergie. Le cheval est dans un équilibre dynamique parfait, tout de souplesse.

Ramener : Lorsque la position du balancier cervical est correcte, on obtient le ramener, puis le rassembler. L'impulsion étant endiguée par le ramener du fait de la résistance des mains, l'action des jambes conduit le cheval à engager davantage ses postérieurs sous la masse corporelle, réduisant la base de sustentation. L'axe de la colonne vertébrale s'abaisse d'avant en arrière, accentuant la remontée de la nuque.

PROCEDE D'EXECUTION :
Rassembler : Il s'obtient par l'action impulsive de l'assiette et des jambes qui poussent en avant à la rencontre de la main. ATTENTION : la main doit retenir avec légèreté et ne pas reculer pour comprimer le corps du cheval vers l'arrière. La réalisation du rassembler passe par deux éléments inséparables :
- les exercices de gym, qui vont du cercle au pas aux mouvements latéraux,
- les transitions d'allures entre elles et surtout, à l'intérieur de chacune d'elles.

Le tout dans le souci constant de favoriser la flexibilité des articulations et le système vertébral, de la nuque à l'insertion de la queue, sans la faire précéder d'un ramener forcé.

Ramener : C'est une attitude librement adoptée, la notion de légèreté est le corollaire obligatoire du ramener, plus le cheval se rapproche du ramener, plus le contact devient léger. Il est le résultat d'un long travail qui permet au cheval d'acquérir la musculature et la souplesse requises ainsi que d'assimiler peu à peu les éléments du dressage. Un cheval peut accéder au ramener lorsqu'il est dans l'impulsion, en équilibre et droit, qu'il cède dans sa bouche et dans son corps latéralement et longitudinalement et qu'il mobilise ses hanches à la demande.

XV/ PASSAGE ET PIAFFER

DEFINITION :
Passage : Trot cadencé lorsqu'un temps d'arrêt est marqué au moment où le geste de projection du bipède diagonal atteint son maximum d'élévation. Pour simplifier, c'est un piaffer en marchant.

Piaffer : Le cheval exécute les mouvements du trot sans avancer. Les membres en diagonale se lèvent énergiquement. La période de projection est brève et la flexion, donc l'élévation, réduite. C'est un trot sur place.
piaffer
COMMENT :
Passage : C'est un trot très ralenti et très élevé. La cadence y est extrème et le cheval saute véritablement d'un diagonal sur l'autre. Le temps du planer est très long. Le mouvement se fait davantage vers le haut que vers l'avant. Le cheval lève beaucoup plus ses genous (et les postérieurs) que lors du trot normal.

Piaffer : C'est un passage réalisé sur place. Le cheval trotte en relevant genoux et postérieurs, mais sans se déplacer. La cadence et la bonne diagonalisation du mouvement sont importantes. Il est essentiel que le cheval soit aussi actif des postérieurs que des antérieurs. Enfin, il doit sauter d'un diagonal sur l'autre.